Depuis la sortie de son album Un serpent sous les fleurs (mars 2009), Yann Perreau et ses comparses ont sillonné la province, de long en large et puis fait quelques petits sauts outre-mer, une fois de temps en temps. Et puis entre-temps, a raflé le Félix du spectacle de l’année dans la catégorie auteur-compositeur-interprète. Trop peu de ses prestations ont empli nos oreilles et émerveillé nos yeux cette année, une supplémentaire avait lieu le 27 novembre au Métropolis. Compte rendu.
C’est d’abord le groupe rock/folk/psychédélique Final Flash qui avait l’honneur de faire la première partie du spectacle. Le band, qui a cette année lancé son premier disque intitulé Homeless (Indica Records), revient tout juste d’une grande tournée australienne (oui oui, rien de moins). Pour avoir vu Final Flash quelques fois en spectacle cette année, j’avais très hâte de voir ce qu’autant de voyages (Londres s’ajoute à la liste aussi…) et ce qu’une tournée d’une telle ampleur pouvait leur apporter, en quoi ça pouvait les influencer. Force est de constater que l’air de l’hémisphère sud leur a fait du bien: les gars sont plus énergiques et plus en contrôle de leur son que jamais, Joey Chaperon Cyr (à la voix et à la guitare) a beaucoup gagné en assurance et en contrôle. La performance est solide et convaincante. On continuera de les surveiller, croyez-moi ça en vaut la peine.
Puis c’est le retour de l’enfant-prodige sur scène. Éclairés à la lanterne, Yann Perreau et ses musiciens s’installent à leur instrument respectif et brisent la glace avec Le plus beau rêve. La scène est joliment, bien que sobrement décorée, les musiciens sont swell et Yann Perreau est sexy, as usual. Yann Perreau aime ses fans et ils le lui rendent bien.
J’ai toujours eu le même pattern avec les disques de Yann Perreau. Je l’écoute et je me dit: ouin c’est bien. Et puis je vois le spectacle et ça y est, j’écoute l’album en boucle pendant des jours et des semaines. J’ai besoin d’être témoin de l’intensité de Yann Perreau pour comprendre le sens de ses chansons, pour en comprendre la valeur. On le connaît comme une bête de scène, l’homme dont le déhanchement ne s’épuise pas (et dont je ne me fatigue pas non plus). Son énergie intarissable, sa passion pour la musique et sa fougue sont tout autant de symptômes dont on est rapidement touché. Je danse ma vie et admire la vitalité de ce performer… Comme si tout à coup on n’avait pas à s’en faire: la vie est belle, la vie est légère, les gens sont beau et tout le monde s’aime. Tsé, ça nous pogne pas souvent un buzz de même? On en profite quand on nous met dans le mood.
Au cours de ce spectacle, on entendra ses plus belles créations (qui ont d’ailleurs été magnifiquement réarrangées pour l’occasion): L’amour se meurt, Le marcheur Rapide, Ma Dope à moi, Invente une langue pour me nommer, Conduis-moi, Fille d’automne, La pays d’où je viens, Le bruit des bottes (avec la présence de Loco Locass et Samian), La chanson la moins finie, C’est beau comme on s’aime (avec la collaboration du groupe CEA) et surtout… et surtout Amour Sauvage, cette magnifique interprétation d’un texte de Gaston Miron, chanson d’ailleurs qui se retrouve sur la deuxième compilation des Douze hommes rapaillés.
Mention spéciale pour le travail de Brigitte Poupart à la mise en scène: bravo bravo. J’avais d’abord remarqué son travail lors du spectacle de Misteur Valaire et j’ai retrouvé dans le spectacle de Yann Perreau, cette même touche, légère et pétillante. J’aime ça.
Voilà. On aura beau critiquer la validité et la crédibilité des prix remis lors du Gala de l’Adisq mais, quoiqu’on puisse en penser, Yann Perreau mérite clairement tous les honneurs qui viennent avec la statuette. C’est du pur délice. Visitez son site pour connaître ses dates de spectacles, il visitera sûrement une salle de spectacle près de chez vous dans les prochains mois. Et si c’est le cas, sautez sur l’occasion.